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Dames de volupté
par Camille Lemonnier

Camille Lemonnier : Dames de volupté

Genre : Nouvelles
Collection : Histoire littéraire / Poche
Format : 18 x 11,5 cm
Nombre de pages : 312 p.
Date de publication : Mars 2001
ISBN : 2-8032-0043-0
Prix : 9,50 €
Préface de Paul Aron
Notes de Philippe Roy

À propos du livre (extrait de la Préface)

Camille Lemonnier (1844-1913) est le premier écrivain professionnel belge qui ait réussi, à force de volonté, à faire de sa plume un métier honorable et relativement rémunérateur. Il laisse 70 volumes de romans, contes, nouvelles, récits autobiographiques, essais sur l'art et la Belgique, adaptations théâtrales et musicales et de très nombreux articles, discours et préfaces disséminés dans la presse périodique. Dans cet immense massif, les récits courts occupent une place considérable. Dans une lettre à Edmond Picard, en 1903, l'auteur estime en avoir livré environ deux cent cinquante au Gil Blas, au Gil Blas illustré et au Journal. Le chiffre est vraisemblable au vu des contrats conservés dans ses archives. En extrapolant à l'ensemble de ses collaborations, on peut certainement le multiplier par deux. Par ailleurs, 210 nouvelles ont été recueillies en 27 volumes, et il subsiste environ 150 contes et récits brefs sous forme de coupures de presse qui ont été conservées par les filles de l'écrivain.

Le contexte autant que les nécessités économiques expliquent que, pendant plus de quarante ans, Lemonnier s'est astreint à la rédaction presque quotidienne de contes et de nouvelles. La forme était à mode.

Lire un extrait

– Mon tourment, disait Scipio, la sent s'agiter en un songe au-dedans de moi, captive et s'épuisant en efforts pour délier ses lasses mains opprimées de chaînes. (C'était près d'un canal, à Venise, le solitaire atelier de ce jeune sculpteur, favori des patriciennes, et dont les marbres ressuscitaient les rythmes de Florence.) Mon esprit est la maison de fleurs e de musiques où, dans un taciturne crépuscule qu'ajoure uniquement la fenêtre de mes prunelles, se meut cette belle personne. Nul jamais, derrière le mystère de mes yeux pleins d'elle et qui, cependant, tout illuminés des flambeaux de sa grâce, épaississent une volontaire nuit, de peur qu'un autre surprenne leur secret sur l'éblouissant reflet qu'elle y incruste, nul ne soupçonna son corps de silence et de sommeil, — nul l'impérial mépris de son flanc pour l'injure des stupres immondes, car cette Dame de Volupté, fiancée à mon âme pour des noces spirituelles, enjouit le désir en se défendant de l'exaucer. Telle qu'elle habite en la maison de mon esprit, elle est l'irréalisable désir d'amour que résout seule la mort et le leurre éternel des voluptés qu'aucune possession humaine ne peut assouvir. Devant la virginité scellée de sa ceinture, démentie par les promesses de l'illusoire offrande de sa nudité, les hommes, en vérité, je vous l'atteste, se tortureront de soifs atroces, tendant vainement les bras vers un baiser toujours éludé.

«Mais, ajouta-t-il en retombant accablé sur des coussins, tout cela n'est que du songe; tant que la main d'une sœur parmi les autres femmes, belle autant qu'elle (et hormis une seule, s'en pourrait-il trouver qui l'égalât en splendeur?), tant que cette main, en un pitoyable dessein de délivrance, ne tirera pas le verrou derrière lequel s'éplore sa captivité, la créature immatérielle et nuptiale qui s'agite en la prison de mon âme, sur le roc acéré de mon âme (Andromède à qui Persée même serait insecourable!) s'éternisera à l'abstrait symbole inclus en mes hermétiques dilections!

– Et sans doute (après une pause insinua en souriant la très magnifique Impéria Cavenova, celle-là même qui fut la propre fille du grand pétrisseur de déesses et de dieux, le jovien Cavenova, et dont il semblait avoir modelé sur les hiératiques idoles de l'Hellade la substance incomparable), et sans doute, enfant, votre génie, déjà déliant son transitoire sommeil actuel pour l'enchaîner à son indéfectible sommeil de statue (car les marbres ne cèlent-ils pas des âmes dormantes pour notre agitation en mille sens dispersés comme l'écume des océans?) lui a départi le geste et l'attitude avec lesquels s'exerceront dans les siècles les sorcelleries de cette cruelle Mélusine?

(extrait de Dame de Volupté. – La belle Impéria)

Table des matières

Préface

DAMES DE VOLUPTÉ

Dame de Volupté. – La belle Impéria
Le Corps de Christ
Le Cœur trépassé
L'Inconnu
Les Trois Rolis

Dame de Volupté. – Chair et Esprit
Les Pâques du Cœur
Psychologie d'hiver
L'Homme qui tue les Femmes
Le Bonheur dans le Désir
Une Passion d'enfant
À la Pension
Sœur Colette

Dame de Volupté. – La Dame voilée
Les Gâteaux des âmes
Les Frères homicides
La Haine dans l'Amour
L'Amour dans la Mort
Le Carillonneur
Esthétique

L'ENFANT DU CRAPAUD
La genèse de « l'Enfant du Crapaud »

Notes sur les dédicaces de Dames de volupté

Table des matières


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