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Le fantastique dans l'œuvre en prose de Marcel Thiry
de Dominique Hallin-Bertin

Dominique Hallin-Bertin - Le fantastique dans l'?uvre en prose de Marcel Thiry

Genre : Essai
Format : 16,5 x 25,5 cm
Nombre de pages : 226 p.
Date de publication : 1981
Prix : 18,60 €

À propos du livre

Il est toujours périlleux d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain en isolant un des aspects de sa personnalité et une des faces de son talent. À force d'examiner l'arbre à la loupe, l'analyste risque de perdre de vue la forêt qui l'entoure et le justifie.

Je ne me dissimule nullement que le sujet de cette étude m'expose ainsi à un double danger : étudier l'oeuvre — et encore uniquement l'oeuvre en prose de fiction — d'un homme que la renommée range d'abord parmi les poètes et, dans cette oeuvre, tenter de mettre en lumière l'élément fantastique de préférence à tout autre, peut apparaître comme un propos qui ne rend pas à l'un de nos plus grands écrivains une justice suffisante.

À l'issue de cette étude ces craintes se sont quelque peu effacées. La vérité est que, en prose aussi bien qu'en vers, Marcel Thiry ne cesse pas un instant d'être poète, et que le regard posé sur le monde par le romancier et le nouvelliste a la même acuité, les mêmes qualités d'invention que celui de l'auteur des poèmes.

C'est presque simultanément que se sont amorcées, vers les années vingt, les voies multiples qu'allait emprunter l'oeuvre littéraire de M. Thiry pendant plus de cinquante années : la voie de la poésie avec, en 1919, Le Coeur et les Sens mais surtout avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver en 1924; la voie très diverse de l'écriture en prose avec, en 1922, un roman intitulé Le Goût du Malheur, un récit autobiographique paru en 1919, Soldats belges à l'armée russe, ou encore, en 1921, un court essai politique, Voir Grand. Quelques idées sur l'alliance française. Cet opuscule relève de cette branche très féconde de son activité littéraire que je n'étudierai pas mais qui témoigne que M. Thiry a participé aux événements de son temps aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de l'action.

On verra que j'ai tenté, aussi fréquemment que je l'ai pu, de situer en concordance les vers et la prose qui, à travers toute l'oeuvre, s'interpellent et se répondent. Le dialogue devient parfois à ce point étroit qu'il tend à l'unisson comme dans les Attouchements des sonnets de Shakespeare où commentaires critiques, traductions, transpositions poétiques participent d'une même rêverie qui prend conscience d'elle-même tantôt en prose, tantôt en vers, ou encore comme dans Marchands qui propose une alternance de poèmes et de nouvelles qui, groupés par deux, sont comme le double signifiant d'un même signifié.

Il n'est pas rare de trouver ainsi de véritables doublets qui révèlent une source d'inspiration identique. Outre l'exemple de Marchands, on pourrait encore évoquer la nouvelle Simul qui apparaît comme une certaine occurrence de cette vérité générale et abstraite dont le poème de Vie Poésie qui porte le même titre recèle tous les possibles. Citons aussi le roman Voie-Lactée dont le dénouement rappelle un événement réel qui a aussi inspiré à M. Thiry la Prose des cellules He La.

Je n'ai donc eu que l'embarras du choix pour placer en épigraphe à chaque chapitre quelques vers qui exprimaient ou confirmaient ce que l'analyse des oeuvres tentait de dégager.

Bien sûr, la forme n'est pas indifférente, et même s'il y a concordance entre les thèmes et identité entre les motifs d'inspiration, il n'y a jamais équivalence : le recours à l'écriture en prose est une nécessité que la chose à dire, à la recherche d'un langage propre, impose pour son accession à l'existence.

C'est précisément aux «rapports qui peuvent être décelés entre ces deux aspects» de l'activité littéraire de Marcel Thiry que Robert Vivier a consacré son Introduction aux récits en prose d'un poète qui préface l'édition originale des Nouvelles du Grand Possible. Cette étude d'une dizaine de pages constitue sans doute ce que l'on a écrit de plus fin et de plus éclairant sur les caractères spécifiques de l'oeuvre en prose; elle en arrive à formuler la proposition suivante :

«Aussi ne doit-on pas s'étonner que, tout en gardant le vers pour l'examen immédiat et comme privé des émotions, il se soit décidé à en confier l'examen différé et public à la prose, avec tous les développements persuasifs et les détours didactiques dont elle offre la possibilité. Et sa narration accueillera dans la clarté de l'aventure signifiante plus d'un thème et d'une obsession dont son lyrisme s'était sourdement nourri.»

Car, sans pour autant adopter la position extrême que défend, par exemple, Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique, et qui consiste à affirmer que la poésie ne renvoie pas à un monde extérieur à elle-même, n'est pas représentative du monde sensible (et d'en déduire — j'y reviendrai dans la quatrième partie — que poésie et fantastique sont, pour cette raison, incompatibles), on peut cependant accepter comme relativement sûr que la traduction en termes de réalité ne s'opère pas de la même façon lors de la lecture d'un texte en prose ou d'un poème.

C'est donc tout naturellement qu'un écrivain recourra à la prose, dont l'effet de réel est plus assuré, dont le caractère de vraisemblance est plus certain, chaque fois qu'il s'agira pour lui, essentiellement, d'interroger la réalité pour en solliciter les failles, d'analyser la condition humaine pour en déceler les contraintes ou en tester les latitudes.

Le développement dans la durée permet l'épanouissement d'une idée, la mise à l'épreuve d'une hypothèse que la poésie aurait tendance à suspendre hors du réel et à cristalliser en objet de langage, pour les porter, en quelque sorte, à un degré supérieur d'existence, celui de la non-contingence. Il n'est sans doute pas sans intérêt de rappeler que, dans un discours académique dont l'objet était de définir la fonction du poème, M. Thiry n'a pas craint de reprendre à son compte, avec ce mélange d'audace et d'ironie envers lui-même qui caractérise nombre de ses communications, cette proposition de G. Benn et de T. S. Eliot pour qui la poésie n'a pas à communiquer et qui ne reconnaissent comme fonction du poème que celle d'être.

La projection dans une histoire, l'incarnation par des personnages, la mise en situation dans un décor comme l'utilisation de procédés propres à la narration permettent une mise à distance qui favorise l'analyse et la spéculation et qui appelle en même temps une participation du lecteur.

Parallèlement, on peut sans doute comprendre pourquoi presque toute l'oeuvre de fiction est de nature fantastique ou, dans les cas moins flagrants, teintée de fantastique. Car la création d'histoires où l'étrange et l'insolite ont leur part est aussi une manière de manifester ce désir de remettre en cause les structures du réel ou tout au moins de les interroger.

Pour l'auteur d'Échec au Temps, la tentation de l'impossible est une constante et l'événement fantastique est le dernier refuge de l'espérance. Son oeuvre se nourrit à la fois de révolte et de nostalgie. Révolte contre l'irréversibilité du temps humain dans Échec au Temps, révolte contre le caractère irréparable de la mort qui sépare ceux qui s'aiment dans Nondum Jam Non, dans Distances, révolte contre l'injustice des choix imposés à l'homme dans Simul, révolte contre les tyrannies médiocres du commerce dans Marchands… Nostalgie du temps passé, du temps perdu, du temps d'avant la faute, nostalgie de tous les possibles non réalisés, de la liberté défendue, de la pureté impossible. Nostalgie complémentaire de la révolte et qui traverse toute l'oeuvre de Marcel Thiry comme un leitmotiv douloureux.

Comme l'écrit Robert Vivier, «le thème secret et constant de Thiry, c'est évidemment l'amour anxieux du bonheur de vivre ou plus exactement peut-être le désir, perpétuellement menacé par la lucidité, de trouver du bonheur à vivre».

Où trouver, où retrouver un bonheur que la vie interdit sinon dans la grande surprise du hasard qui suspendrait les lois du monde?

La première maîtresse de ce hasard est justement la Poésie que Marcel Thiry appelle la «suprême subversive de la logique et des dures lois causales» dans ce discours académique où il a précisément retracé l'Évolution du fantastique. Grande dame du fortuit, souveraine de l'inexplicable, elle peut être guerrière à ses heures, et justicière :

«Quand viens-tu comme un flux d'amour inarrêtable
Monter aux banques, Poésie inévitable,
SOLEIL,
— ou comme une JUSTICE suspendue?
Quand viens-tu, Poésie, éclater? Viens punir.»

Chez Marcel Thiry, sauf à de très rares instants qui sont les moins bons de son oeuvre, l'événement fantastique est de nature poétique et se manifeste même souvent comme une récupération de la charge poétique du réel que l'utilisation de la prose, et d'une prose dont beaucoup de critiques ont sou-ligné la force réaliste, aurait pu laisser échapper.

Aussi l'étude de l'élément fantastique se justifie-t-elle, car elle permet notamment d'accéder aux raisons mêmes de l'existence de l'oeuvre en prose et de déterminer sa spécificité par rapport à l'oeuvre poétique. D'autre part, la permanence de cette coloration fantastique, dont nous avons déjà dit les rai-sons, nous a permis d'étudier tous les écrits majeurs de l'oeuvre de fiction.

Mais c'est surtout sur le plan méthodologique que cette étude, dont on aurait pu craindre qu'elle ne fût trop particulière, offre des avantages : la pluralité des effets fantastiques permet de cerner l'oeuvre par différents côtés tout en conservant à l'analyse une cohérence générale. Cette multiplicité des approches possibles est d'autant plus aisée que la variété des études théoriques parues à ce jour s'accompagne d'une grande variation dans la définition et la conception même du fantastique.

Cette étude m'a amenée à aborder aussi bien le plan thématique que cet arrière-plan éthique et métaphysique si déterminant dans la genèse de l'oeuvre en prose. Elle m'a conduite nécessairement à une analyse de l'écriture puisque le fantastique ressortit également à une certaine utilisation du langage.

Enfin, elle a révélé une certaine conception de la fonction de la littérature dans ses rapports avec la réalité parce que — et ce n'est que très apparemment un paradoxe — le fantastique et l'exploitation singulière qu'un auteur en fait redéfinissent un certain statut du réel à travers sa manipulation et sa remise en question, et assignent à l'acte de lecture une ambition nouvelle.

Une première partie étudiera donc le fantastique du temps à travers les oeuvres qui sont particulièrement habitées par l'obsession temporelle : Simul, Distances et surtout Échec au Temps et Nondum Jam Non. La grande parenté thématique de ces oeuvres et les trente-deux années qui séparent les deux romans fournissent les éléments qui permettent de dessiner une évolution significative de l'utilisation romanesque de l'élément fantastique.

Une deuxième partie s'attachera aux divers aspects du fantastique allégorique qui invite la lecture à dépasser l'anecdote et à s'approfondir dans la découverte d'un sens second. Ce sont surtout Juste ou la quête d'Hélène, Le Concerto pour Anne Queur et certaines nouvelles de Marchands qui exploitent ce type de fantastique.

Une troisième partie, celle que nous avons intitulée le fantastique de l'ordinaire, montrera que, pour M. Thiry, le fantastique peut guetter l'homme à chaque instant et que le poète en capte sans effort les reflets dans le miroir de la vie journalière : ce fantastique du quotidien s'exprime plus particulièrement dans les oeuvres qui révèlent certains visages inattendus des mondes de la guerre, de la science et du commerce. Cette démarche, symétrique mais inverse des deux précédentes, fait sourdre le fantastique enclos dans la réalité, à travers le jeu du regard et les virtualités de l'écriture.

Cette classification est, bien sûr, relativement arbitraire dans la mesure où chaque oeuvre renvoie, par certains de ses caractères ou certaines de ses parties, à chacune des catégories ; la remarquable unité de l'oeuvre en prose de M. Thiry autorise, sans qu'on risque d'en oublier une caractéristique essentielle, qu'on ne parle pas de tous les aspects de toutes les oeuvres. La répartition a été opérée selon les tendances qui, dans chaque oeuvre, se manifestaient avec le plus d'évidence.

Enfin, une dernière partie tentera d'évoquer, à la faveur de quelques exemples issus principalement de Nondum Jam Non, ce fantastique lexical et métaphorique qui se déploie tout au long de l'oeuvre. Car, chez Marcel Thiry, la matière romanesque est tout imprégnée par la coloration poétique génératrice du fantastique. La transsubstantiation s'opère parfois dès le niveau du vocabulaire et gouverne, bien sûr, en reine absolue, l'univers des images.

Lire un extrait

S'il est permis de tenir pour peu de chose les vers assez conventionnels de sa prime jeunesse qu'il publie en 1919 sous le titre Le Coeur et les Sens et dans lesquels il transcrit les émois post-romantiques de son coeur adolescent, on peut dire que Marcel Thiry inaugure réellement son oeuvre en 1924 avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver. C'est dans ce petit livre que cet homme de vingt-sept ans qui estimait avoir gagné, à travers les épreuves de la guerre et les charmes du voyage, le droit précoce de se souvenir, fait une rencontre décisive : la rencontre avec le Temps. Car la plupart des livres qu'il écrira dans l'avenir pourront s'interpréter comme une méditation sur le temps humain.

Dans ce recueil de 1924, comme dans Le goût du malheur, les enchantements de la mémoire occupent une place privilégiée :

«Je me souviens encor de vos rouges falaises,
Folkestone, et du vert des pelouses anglaises.»

Mais, déjà, le poète s'essaie timidement à des voies plus insolites pour poursuivre et approfondir le dialogue. Et, curieusement, ces voies sont celles qu'empruntera plus tard le prosateur :

«Pour entendre chanter encor dans les agrès
Les longs alizés nostalgiques,
Pour être encor ce vacciné du Pacifique,
Tu donnerais, tu donnerais…»

Ce «tu donnerais» est significatif : il est la première évocation d'un marché possible avec le Temps et le premier signe visible d'une révolte du poète contre la rigueur du «» d'Héraclite. L'homme ne pourrait-il apprivoiser le Temps, négocier avec lui? Ne pourrait-il revivre ce qu'il a vécu autrement que par le seul exercice de la mémoire?

«Et susciter par des mots qui caressent
Ta forme en allée et la ranimer.»

N'est-ce pas là, déjà, tout le sujet de Nondum Jam Non? Ainsi, nous trouvons déjà en germe dans Toi qui pâlis au nom de Vancouver du jeune Marcel Thiry quelques-unes des questions qui hanteront sa quarantaine et auxquelles la partie fantastique de son oeuvre en prose tentera d'apporter une réponse.

C'est en effet beaucoup plus tard qu'il entamera vraiment cette lutte amoureuse, dont nous ne trouvons ici que les prémices. Dans un entretien qu'il accorda en 1964 à Marcel Lobet, l'auteur d'Échec au Temps avouera : «Agir sur le temps et la durée, c'est une préoccupation d'âge mûr.»

Lutte amoureuse, disais-je… Car si, dans l'oeuvre de Thiry, le Temps est agent de destruction, s'il suscite l'irréparable à chaque seconde, s'il est le Moloch dévorateur de nos bonheurs, de nos amours, de notre vie, il est également, à l'inverse, le créateur de la dignité de nos joies et de nos peines, et le grand trieur de l'essentiel et de l'accessoire.

Le Temps remplit donc aussi une fonction sublimante : celle de hisser les événements que l'homme a vécus sur ce plan second de la mémoire où ils apparaissent ainsi éternisés et purifiés de tous les aléas de l'accidentel et du provisoire. Ainsi, chez Marcel Thiry, comme chez Proust. l'instant restitué par le souvenir acquiert une qualité plus précieuse que l'instant vécu lui-même. Et c'est cette vertu de sanctification de la mémoire qui justifie l'effort désespéré de l'amant et de l'artiste pour ressaisir le Temps perdu dans le miroir du rêve et le piège de l'art.

Les récits en prose de Marcel Thiry n'échappent pas plus que les poèmes au souci constant de recréer le Temps passé.

La Pièce dans la Pièce, un des récits des Nouvelles du grand Possible, pousse même l'exploitation de ce thème jusqu'au fantastique. Son argument est que si les morts retournent au néant, les instants de leur existence, maintenus en vie par le souvenir de ceux qui les ont aimés, ne périssent jamais. Ainsi, ce n'est pas Pierre, devenu fantôme, qui raconte à Nathalie son dernier soir, mais bien sa vie, gardée vivante par sa maîtresse qui se souvient de lui. Et les moments retenus par le filtre purifiant du souvenir, et «reformés en une vie» ont acquis une existence autonome et éternelle :

«Mes instants vivent, et, à force de les évoquer tu les as réunis en un corps total, qui est capable, lui, d'un message.»

Ce récit fantastique un peu froid et trop prémédité pour être réellement émouvant a le mérite d'annoncer le thème qui sera repris et magnifié plus tard par Marcel Thiry dans une oeuvre dont la charge d'humanité est infiniment plus bouleversante : Nondum Jam Non.

D'une façon générale, les oeuvres en prose dans lesquelles l'auteur de Simul aborde les problèmes du Temps humain envisagent celui-ci sous un aspect beaucoup moins contempla-tif que ne le fait le poète : les héros de Thiry romancier sont le plus souvent des personnages combattants, qui ne se résignent pas à subir la tyrannie dont ils sont accablés, et qui déploient, avec des succès divers, des trésors d'ingéniosité pour secouer le joug qui les écrase.

Il faut reconnaître que les raisons de souffrir ne leur manquent pas : considérant que la liberté qui leur est accordée de mener leur vie à leur guise n'est qu'un leurre dérisoire, ils découvrent un piège sous chacun de leurs pas. Car tout au long du parcours de leur existence, — ce parcours que les métaphores poétiques de Marcel Thiry comparent souvent à celui d'une ligne de chemin de fer, comme dans le sonnet Poseurs de rails qui mettons bout à bout nos années, ou au tracé d'une route, comme dans la comptine Kilomètres et semaines — de multiples bifurcations s'offrent sans cesse au choix des vivants. À chaque carrefour de la destinée, l'homme doit élire une voie et renoncer par conséquent à toutes les autres : ce renoncement, qui évoque une sorte de constante valse-hésitation du destin, est ressenti par l'auteur de Simul et par les personnages de son oeuvre comme une insupportable mutilation :

«Vitaile a souvent pensé qu'entre toutes les minutes de l'éternité, les plus pathétiques sont celles où un homme doit choisir.»

Table des matières

AVANT-PROPOS

PREMIÈRE PARTIE
Le fantastique du temps

CHAPITRE I. Marcel Thiry et le temps

CHAPITRE II. Deux communications académiques ou les possibles de l'histoire
i. Une secte littéraire : les Anti-Waterloo
II. Sauver César?

CHAPITRE III. Simul ou le sacrifice refusé
I. Simul et l'instant-durée
II. Simul et l'ubiquité temporelle
1) Les visions de Simul
2) Les erreurs de Simul
III. Le dédoublement de la vie de Walter
IV. Le sacrifice est offert
V. Le sacrifice n'est pas agréé

CHAPITRE IV. Distances ou le temps vaincu par l'espace
I. Analogies avec Simul
II. Moyens de faire échec à la mort
III. La symbolique des couleurs
IV. L'image privilégiée des années-lumière

CHAPITRE V. Échec au temps ou la victoire perdue
I. Thèmes et fondement du récit
II. Moyens utilisés pour lutter contre le temps
1) Hervey et la Science
2) Axidan et la Poésie
3) Dieujeu et l'Argent
4) Lisa et la douleur humaine
III. La technique romanesque
1) La trouvaille fondamentale
2) La technique formelle
3) Quelques aspects de l'intrigue

CHAPITRE VI. Nondum jam non ou les puissances de l'amour
I. Les développements romanesques d'une psychose obsessionnelle
1) Le personnage du narrateur
2) L'appartement et la « chambre d'incantation » .
3) L'oracle des chars des pompiers
II. Les apparitions
1) L'ombre au loden
2) La requête de l'ombre
III. Conclusion

CHAPITRE VII. L'itinéraire d'un romancier
I. Le décor
II. Les personnages
III. Le but de la lutte contre le Temps
IV. Les moyens de faire échec au Temps
V. Les résultats du triomphe sur le Temps
VI. L'attitude du narrateur à l'égard du lecteur
VII. Le traitement romanesque du sujet

DEUXIÈME PARTIE
Le fantastique allégorique

CHAPITRE I. Introduction

CHAPITRE II. Henri ou le rêve des couleurs

CHAPITRE III. Vitaile ou les pouvoirs de la neige

CHAPITRE IV. Juste ou la quête d'Hélène
I. La donnée légendaire et les interventions du fantastique
1) La rencontre avec le barbet
2) La rencontre avec le mendiant borgne
3) Le grand voyage retardé
4) Une lecture idéale de l'oeuvre
II. L'interprétation allégorique
1) Juste ou la Quête d'Hélène, un apologue ?
2) Juste ou la Quête de la blancheur

CHAPITRE V. Le concerto pour Anne Queur ou «faut-il condamner la chair?»
I. La technique romanesque de l'« anti-terreur »
1) La fausse anticipation
2) L'objectivité apparente
3) La «domestication de l'insolite»
II. La portée philosophique du Concerto pour Anne Queur

TROISIÈME PARTIE
Le fantastique de l'ordinaire

CHAPITRE I. Introduction

CHAPITRE II. Le fantastique de la guerre
I. Je viendrai comme un voleur
II. Le quatrième chapitre de Simul

CHAPITRE III. Le fantastique de la science
I. Voie-Lactée
II. Besdur

CHAPITRE IV. Le fantastique du commerce et de l'argent.
I. L 'A libiste
II. Récit du Grand-Père

QUATRIÈME PARTIE
Le fantastique lexical et métaphorique

CHAPITRE I. Introduction

CHAPITRE II. Le fantastique lexical

CHAPITRE III. Le fantastique métaphorique

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE
I. a) Bibliographie chronologique des ouvrages, tirés à part ainsi que de quelques articles importants de Marcel Thiry
b) Bibliographie chronologique des préfaces et post-faces de Marcel Thiry
c) Bibliographie chronologique des contributions de Marcel Thiry à des ouvrages collectifs
II. a) Bibliographie chronologique des ouvrages con-sacrés entièrement ou partiellement à Marcel Thiry
b) Bibliographie chronologique de quelques articles consacrés à Marcel Thiry
III. Bibliographie sommaire des études sur la littérature fantastique


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