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Composition


Yves Namur

Membre belge littéraire
Élu le 8 décembre 2001
Prédécesseur : Georges Sion
Fauteuil 25

Biographie

Yves Namur est né à Namur le 13 juillet 1952. Il passe son enfance à Mornimont, petit village de la Basse-Sambre où l’un de ses instituteurs, Christian Bierlaire, poète, romancier, mais aussi auteur de théâtre dialectal, initie très tôt ses élèves à la peinture ou la littérature, leur choisissant des correspondants. Le sien était Claude Seignolle, l’auteur fantastique. À l’âge de dix ans, il quitte l’école communale pour le petit séminaire de Floreffe, un établissement d’où sont issus plusieurs écrivains dont Joseph Hanse. Après des humanités gréco-latines, où on le surnomme Empédocle, il fréquente la faculté de médecine de Louvain, des cours de philosophie et lettres, «Le Bateau ivre» ou «L’Œil nu», des cercles littéraires dans lesquels il fait la connaissance de François Emmanuel, Francis Dannemark ou Monique Dorsel dans le rôle de Rosa Luxembourg.

Mais, il côtoie plus particulièrement un couple auquel il sera infiniment redevable : Cécile et André Miguel, qui lui font découvrir Edmond Jabès, les membres du groupe Phantomas, les surréalistes ou les irréguliers du langage. D’autres auteurs qui fréquentent leur maison de Ligny : Jean-Pierre Verheggen, Christian Hubin ou Jacques Crickillon. Ils seront à leurs côtés jusqu’à leurs disparitions.

Curieusement, une auteure, qui n’évolue pas dans ce milieu des irréguliers, aura aussi une certaine influence. C’est Marie Gevers, qui le reçoit à Missembourg, s’enquiert des résultats scolaires de celui qu’elle appelle dans ses lettres «mon petit poisson rouge» quand elle-même signe «la pluie tranquille». C’est elle qui déposera à l’Académie son recueil De mémoire inférieure, prix Georges Lockem, décerné pour la première fois en 1974.

En 1977, le docteur Yves Namur s’installe à Châtelineau où il exercera, durant près de quarante-trois ans, le métier de médecin. Après avoir codirigé avec Bernard Noël une collection de poésie à l’enseigne du «Talus d’Approche», il crée, en 1984, sa propre maison d’édition, «Le Taillis Pré». Une maison qui, aujourd’hui encore, fait la part belle aux auteurs du monde entier sans pour autant oublier les poètes belges. Il assume également la direction du Journal des poètes.

En 2001, alors qu’il n’a pas atteint la cinquantaine, il est élu dans notre Académie dont il devient le secrétaire perpétuel en janvier 2020. Depuis 2013, il est également membre, à Paris, de l’Académie Mallarmé.

Son œuvre poétique est faite, pour l’instant, de deux grandes périodes. Une première, de 1974 à 1990, se compose de publications qu’on pourrait placer sous le signe du minimalisme. Des ouvrages où le poète travaille la langue, lui tord parfois le cou et privilégie souvent une disposition singulière des mots sur la page. Citons, par exemple, Lampes. Langue du borgne (1976), À l’entre-deux (1977), Le Voyage, l’Obscène (1984) et surtout Le Voyage en amont de ( ) vide (L’Arbre à paroles, 1990, réédité au Talus d’Approche, 1995). Un choix, parmi les recueils publiés entre 1975 et 1990, est paru sous le titre Un poème avant les commencements (Le Taillis Pré, en coédition avec Le Noroît, 2013). «J’aime, écrira Bernard Noël, le déchirement qu’il fait dans la langue pour la découdre des faussetés qu’on lui fait d’ordinaire envelopper sous prétexte de poésie.»

À partir de 1990 et les vicissitudes de la vie, Yves Namur abandonne quelque peu le «son» pour creuser le «sens». Avec Le Livre des sept portes (1994) et son entrée aux éditions Lettres vives à Paris, il s’inscrira parmi les auteurs se revendiquant d’une poésie pensante. Les piliers sur lesquels s’assoit sa poésie ont pour noms Edmond Jabès, Roberto Juarroz, Paul Celan et Rainer Maria Rilke. Paraissent alors, chez Lettres vives, Le Livre des apparences (2001), Les Ennuagements du cœur (2004), prix Tristan Tzara et prix littéraire de la Communauté française, ou La Tristesse du figuier (2012) qui lui vaudra le prix Mallarmé.

Durant cette période, les éditions Phi à Luxembourg, en coédition avec les Écrits des Forges à Montréal, publient Une parole dans les failles (1997), Figures du très obscur (2000), prix Louise Labé, et La Petite Cuisine bleue (2002), prix Maurice Carême.

Il publie également de nombreux livres d’artistes, publications pour lesquelles il a, ces dernières années, de plus en plus d’attirance. Il collabore ainsi avec plusieurs peintres dont Jean-Luc Herman (À l’épreuve de la lumière, Une immobilité verte), Gabriel Belgeonne (Une nuée d’ombres), Serge Chamchinov (Sept ou la face cachée du dé, Un papillon sur la langue de Marcel Proust), Robert Lobet (Un livre d’oiseau), etc.

On lui doit également quelques anthologies consacrées à la poésie francophone de Belgique, certaines en collaboration avec Liliane Wouters, d’autres, seul. Citons Le Siècle des femmes (2000), Poètes aujourd’hui (2007), La Nouvelle Poésie française de Belgique (2009), etc.

Il est aussi l’auteur de proses : L’Amante (L’impatiente, 1990) et Dieu ou quelque chose comme ça (Lettres vives, 2008). Quant à Le Livre des sept portes et Un oiseau s’est posé sur tes lèvres, ils ont fait l’objet d’adaptations musicales par Lucien Guérinel et ont été représentés à Aix-en-Provence, Marseille et Paris.

En 2013 paraissait Ce que j’ai peut-être fait (Lettres vives), une anthologie reprenant des poèmes parus entre 1992 et 2013. Le poète français Lionel Ray, qui préface cet ouvrage, écrit : «La démarche poétique d’Yves Namur me rappelle cette leçon professée par Mallarmé selon Paul Claudel : devant toute chose se demander non pas ce que c’est mais qu’est-ce que cela veut dire?»

Yves Namur a été élu à l’Académie le 8 décembre 2001. Il y succède à Georges Sion.

Bibliographie

  • Soleil à l'échafaud, poèmes, Virton, La Dryade, 1971.
  • Sur le sable, le poignard, poèmes, 1972, hors commerce.
  • Aux champs des écoliers, essai, Bruxelles, Pierre Rochette, 1973.
  • Meule de pierre, poèmes, Liège, Atelier la Soif étanche, 1975.
  • De mémoire inférieure, poèmes, Corbigny, Art et Poésie, 1975.
  • Papier journal pour myope et saxophone, poèmes, Chaillé-sous-les-Ormeaux, Le Dé bleu, 1975.
  • Lampes/Langue du borgne, poèmes, Liège, Atelier la Soif étanche, 1976.
  • Des ossements, poèmes, avec une préface d'André Miguel, Liège, Atelier la Soif étanche, 1976.
  • À l'entre-deux, poèmes, Awan-Aywaille, Fond de la Ville, 1977, gravures de Christian Bizeul.
  • Le Toucher, le poème, poèmes, La Souterraine (Creuse), La Main courante, 1984, dessin de Gilbert Laloux.
  • Le Voyage, l'obscène, poèmes, Amay, L'Arbre à paroles, 1984, sept dessins de Cécile Miguel.
  • Saint-Aubin-de-Luigné, un village en Anjou, ses vins, ses vieilles demeures, essai, Tournai, Académie du goût et de l'esprit culinaire, 1986.
  • L'auberge à manger le temps, poèmes gourmands, Tournai, Académie du goût et de l'esprit culinaire, 1987, interventions graphiques de Yolande Damien.
  • L'Amante, nouvelles, L'Impatiente, La Ferté-Milon, 1990.
  • Fragments traversés en quelques nuits d'arbres et confuses, poèmes, La Souterraine (Creuse), La Main courante, 1990, intervention graphique de Rémy Pénard.
  • Fourrures de fourmis, poèmes, La Ferté-Milon, L'Impatiente, 1990.
  • Ce long bavardage, poèmes, Amay, L'Arbre à paroles, 1990.
  • Le Voyage en amont de ( ) vide, poèmes, Amay, L'Arbre à paroles, 1990 (rééd. Mons, Talus d'approche, 1995).
  • L'Oiseau et l'effacement du jour, poèmes, Valenciennes, Cahiers Froissart, 1990.
  • Trente-trois poèmes pour une petite cuisine bleue, poèmes, La Ferté-Milon, L'Arbre, 1991.
  • La Parole oubliée, poèmes, Paris, Le Charbon blanc, 1991.
  • Lettres à une autre, poèmes, Paris, La Bruyère, 1991.
  • De fines bandelettes ou le domaine de l'oiseleur, poèmes, Paris, Le Charbon blanc, 1991.
  • Fragments de l'inachevée, poèmes, Bruxelles, Les Éperonniers, 1992.
  • Le Livre des sept portes, poèmes, Paris, Lettres vives, 1994.
  • Le regard est le nom de l'arbre ou le poème, poèmes, Paris, Les Moires, 1996.
  • Poésie française de Belgique, une lecture des poètes nés après 1945, anthologie, choix et présentation d'Yves Namur, Marseille, Sud, 1996.
  • Une parole dans les failles, poèmes, Luxembourg, Phi, 1997, dix dessins de Jean-Yves Bocher.
  • Sept figures d'une répétition, poèmes, édition bibliophile, Aux dépens de l'artiste, Colfontaine, 1998, huit interventions graphiques de Nadine Fiévet.
  • Figures du très obscur, poèmes, Luxembourg/Québec, Phi/Écrits des Forges, 2000, sept encres de Gabriel Belgeonne.
  • À l'épreuve de la lumière, poèmes, édition bibliophile, Paris, La Séranne, 2000, sept peintures originales de Jean-Luc Herman.
  • Le siècle des femmes, anthologie avec Liliane Wouters, Bruxelles/Luxembourg, Les Éperonniers (coll. «Passé-Présent») / Phi, 2000.
  • Le Livre des apparences, poèmes, Paris, Lettres Vives, 2001.
  • La Petite Cuisine bleue, poèmes, Luxembourg/Québec, Phi/Écrits des Forges, 2002, des illustrations de Claire Lesbros.
  • L'Immobilité verte, poèmes, édition bibliophile, Paris, Le Zéphyr, 2002, dix sérigraphies de Jean-Luc Herman.
  • Le Regard de l'éclaircie, poèmes, édition bibliophile, Paris, Vice-Versa, 2002, peintures de Jean-Pierre Thomas.
  • Sept poèmes de l'encore voilé, poèmes calligraphiés par Brigitte Chardome, édition bibliophile, Court-Saint-Étienne, 2002.
  • Demeures du silence, poèmes, en collaboration avec Jean Royer, Écrits des Forges/Phi, Québec/Esch-sur-Alzette, 2003.
  • Les Ennuagements du cœur, sept poèmes calligraphiés par Brigitte Chardome, édition bibliophile, Court-Saint-Etienne, 2003.
  • Cette part de l'encore voilé, poèmes, Laon, La Porte, 2003.
  • Sept pas dans la lumière, poèmes, Bruxelles, Éditions Aesth, 2003.
  • Les Ennuagements du cœur, poèmes, Paris, Éditions Lettres Vives, 2004.
  • Aujourd'hui, ne parlant qu'au seul vert, poème, éditions bibliophile, Paris, Éditions Transignum, 2005, cinq interventions de Bénédicte Plaige.
  • Les Ennuagements du cœur, sept poèmes, édition bibliophile, Paris, 2005, sept sérigraphies originales de Jean-Luc Herman.
  • Un manteau de pluie, poèmes, édition bibliophile, Paris, 2006, calligraphies et interventions plastiques de Brigitte Chardome.
  • André Miguel, Voix multiples, anthologie (1949-1999), choix d’Yves Namur, préface de Daniel Leuwers, Le Taillis Pré, Châtelineau, 2000.
  • François Muir : 99 poèmes choisis et présentés par Yves Namur, Bruxelles, Didier Devillez, 2005.
  • Poètes aujourd’hui, un panorama de la poésie francophone de Belgique, avec Liliane Wouters, choix et préface des deux auteurs, Châtelineau/Montréal, Le Taillis Pré,/Le Noroît, 2007.
  • Dieu ou quelque chose comme ça, Paris, Lettres Vives, coll. «Entre quatre yeux», 2008.
  • La nouvelle poésie française de Belgique, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2009.
  • Michel Lambiotte, 90 poèmes, choix et présentation d’Yves Namur, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2011.
  • La Tristesse du Figuier, Paris, Lettres Vives, 2012.
  • Les Oiseaux de décembre, «compositions concrètes» par Serge Chamchinov, Granville, Laboratoire du livre d'artiste, 2012.
  • Ce que j’ai peut-être fait, Paris, Lettres Vives, 2013.
  • Les mots, l'oubli, une conception du livre signée Wanda Miluleac, Paris, Transignum, 2013.
  • Creuse-nous, gravures sur bois de Robert Lobet, Nîmes, La Margeride, 2013.
  • Un poème avant les commencements, Châtelineau/Montréal, Le Taillis Pré/Le Noroît, 2013.
  • Quinze traces à peines visibles, dessins de Serge Chamchinov, Granville, Laboratoire du livre d'artiste, coll. «Sphinx Blanc», 2014.
  • Une montagne de feuilles, gravures de Robert Lobet, Nîmes, La Margeride, 2014.
  • Les poètes du Taillis Pré, une anthologie partisane, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2014.
  • Les feuilles le savent bien, poèmes, peinture de Robert Lobet, Nîmes, La Margeride, 2015.
  • Un papillon sur la langue de Marcel Proust, compositions polygonales et dessins de Serge Chamchinov, Granville, Laboratoire du livre d’artiste, coll. «Fête des fous», 2015.
  • Ce que disent peut-être les mains, dessins de Wanda Mihuleac, Paris, Transignum, 2015.
  • Paroles gelées, créations typographiques et peinture de Robert Lobet, Nîmes, La Margeride, 2015.
  • Le miroir aux alouettes, collages et dessins de Francis Joiris, Tours, Le Livre pauvre, coll. «Ce toit tranquille», 2015.
  • La poésie française de Belgique / Une lecture parmi d'autres, anthologie d’Yves Namur, 2015 http://www.recoursaupoemeediteurs.com/ailleurs/la-poesie-francaise-de-belgique-une-lecture-parmi-dautres.
  • Les lèvres et la soif, Paris, Lettres Vives, 2016.
  • La valise à rêver, images de Claudine Goux, Mons, Couleur Livres, coll. Carré d’as, 2016.
  • À la rose brûlée, poème, peinture de Thomas Quoidbach, livre pauvre, coll. «L’ignorant», 2016.
  • Qui pro quo, poème manuscrit par l’auteur, peinture de Béatrice Libert, livre pauvre, Châtelineau, coll. «La modification», 2016.
  • 7 ou la face cachée du dé, poèmes, créations plastiques et graphiques de Serge Chamchinov, Granville, coll. "Bauhaus-21", 2016.
  • L’instant, L’instant même, peinture de Robert Lobet, Nîmes, La Margeride, 2017.
  • Au large tes yeux, livre pauvre, peinture et collage de Francis Joiris, 2018.
  • L’inattendue, peinture de Maria Desmée, poème manuscrit par l’auteur, janvier 2018.
  • L’étoile du pardon, peinture de Giraud-Cauchy, livre pauvre, coll. «Les Immémoriaux», 2018.
  • Voir voir, peinture de Dominique Lardeux, livre pauvre, série «Air de solitude», 2018.
  • Béatrice Libert, Ce qui vieillit sur la patience des fruits verts, anthologie, choix et préface d’Yves Namur, Châtelineau, Le Taillis Pré, 2018.
  • Une trace scintille dans le vide, gravures de Jean-Marc Brunet, Paris, Transignum, 2019.
  • Les temps volés, peinture de Chantal Giraud Cauchy, livre pauvre, coll. «L’œil écoute», 2019.
  • Nuage, peinture de Chantal Giraud Cauchy, livre pauvre, série «Grand hôtel des valises», 2019.
  • Un livre d’oiseaux, peintures de Robert Lobet, Saint-Gervasy, La Margeride, 2019.
  • La pluie, avec Jacques Ancet, Montpellier, Méridianes, 2019.
  • Cécile Miguel, une vie oubliée, catalogue de l’exposition du Musée Marthe Donas, nov. 2019-janvier 2020, Châtelineau/Ittre, Le Taillis Pré/Musée Marthe Donas, 2019, à paraître.
  • N’être que ça, Paris, Lettres vives, 2021.
  • Ainsi parlait Maeterlinck, Dits et maximes de vie choisis et présentés par Yves Namur, Paris, Arfuyen, 2021, 170 p.; avant-dire pages 7 à 28.
  • Dis-moi quelque chose, Paris, Arfuyen, 2021.
  • Abia un foșnet, antologie, version roumaine de Doina Ioanid, Bucarest, Tracus Arte, 2022.
  • Tristețea smochinului, version roumaine de Sonia Elvireanu, préface de Horia Badescu, Cluj-Napoca, Scoala Ardeleana, 2022.
  • Wat ik mogelijk heb gedaan, version néerlandaise de Jan H. Mysjkin, Uitgeverij Vleugels – Franse reeks, 2021.
  • O, l'œuf, préface de Francis Édeline, Bruxelles, La Lettre volée, 2022.

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