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Prix André Praga 2012
Lauréat
Dominique Bréda pour Purgatoire. 

Jury
Roland Beyen, Jacques De Decker (rapporteur) et Paul Emond.
Extrait de l'argumentaire du jury
Avec un prénom au genre indistinct et un nom à la consonance batave (ne rime-t-il pas avec Gouda ?), Dominique Breda décourage les radars de la reconnaissance académique, il faut bien l’avouer. Autre facteur de résistance à l’identification précise : il est comme le furet, insaisissable parce que présent partout, du moins dans les lieux théâtraux périphériques et marginaux, ceux où bouillonnent véritablement la création, à la Samaritaine, par exemple, ou aux Riches-Claires, ou encore à la Toison d’Or où les éclaireurs de l’Académie l’ont repéré très tardivement. On dira : mais cela ne s’est passé que sept ans après sa première pièce, Intérieur Jour. Page blanche. Mais si l’on précise que depuis lors il en a écrites douze autres, on admettra que l’on a affaire à un dramaturge prolifique, pas négligent ou dilettante pour autant.
Il est, par ailleurs, photographe et musicien. Ce qui explique qu’il a un œil infaillible pour saisir ses contemporains sur le vif, mais qu’il ne se contente pas de leur tirer le portrait et d’enfiler les clichés. L’écriture de Breda est à la fois savante et accessible, ambitieuse mais sans prétention aucune. Ce qui ravit les comédiens qui, visiblement, se régalent, plaisir dont ils contaminent les spectateurs.
Parmi les textes qu’on lui doit , il y a une Emma qui n’arrête pas d’être reprise, incarnée par sa belle-sœur Julie Deroisin, variation autour du roman de Flaubert aussi maîtrisée et inventive que celle que lui consacra la dessinatrice anglaise Posy Simmonds. Récemment, on a vu de lui un Purgatoire dont la critique Catherine Makereel a écrit qu’il était à « mourir de rire ». C’est tout à fait exact, en particulier parce qu’en nos temps d’inflation humoristique souvent indigeste, il y démontre que la drôlerie, adossée à la clairvoyance, peut être le meilleur des viatiques. |