Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique
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Arthur Långfors

Arthur Långfors / Photo © Le Soir, Bruxelles Membre étranger philologue du 8 novembre 1952 au 20 octobre 1959.
Prédécesseur : Emmanuel Walberg
Successeur : Jean Pommier
Fauteuil 35
BIOGRAPHIE

Arthur Långfors naît le 12 janvier 1881 à Rauma, petite ville de la côte occidentale de Finlande. Après des études moyennes au Lycée classique de Turku, il étudie les langues et spécialement le français à la Faculté des lettres de l'Université de Helsinki, où Werner Söderhjelm est le premier professeur de philologie romane. Il complète sa formation à Paris (auprès de Gaston Paris, Paul Meyer et Joseph Bédier), puis à Florence (auprès de Pio Rajna). Il s'oriente vers des recherches de littérature française et provençale du Moyen Âge. En 1907, il défend sa thèse doctorale, une édition d'après tous les manuscrits connus de Li Regrés Nostre Dame de Huon de Cambrai. Il devient chargé de cours à l'Université de Helsinki dès 1908. À la fin de la première guerre mondiale, il se met à la disposition de son pays, devenu un État indépendant. Il est secrétaire de légation à Madrid, puis premier secrétaire, conseiller de légation et chargé d'affaires à Paris, où il restera de 1920 à 1925. Il partage son temps entre les travaux de philologie médiévale qu'Alfred Jeanroy dirigeait à l'École pratique des hautes études et ses propres recherches scientifiques, d'une part, et les missions diplomatiques à la Société des Nations ou à la Conférence économique internationale de Genève, de l'autre. À partir de 1925, Arthur Långfors se fixe définitivement à Helsinki, où l'université le nomme d'abord professeur extraordinaire de philologie romane, ensuite titulaire hors concours en 1929. Il est doyen de sa faculté de 1932 à 1935, vice-recteur en 1943 et recteur de 1945 à 1950 (un an avant sa retraite). Il fait preuve d'excellentes capacités administratives.

Les travaux d'Arthur Långfors se suivent de près durant cinquante ans. Il est impossible de les citer tous. Leur nombre dépasse la centaine. Ce sont de multiples éditions de textes médiévaux, des répertoires bibliographiques, des notices sur des manuscrits anciens, des notes d'étymologie et de sémantique, et d'innombrables comptes rendus critiques.

De 1906 à 1913, il publie d'autres œuvres de Huon de Cambrai, notamment Le Vair Palefroi (avec deux versions de La Male Honte), ABC, Ave Maria, La Descrissions des relegions et, en collaboration avec son maître Werner Söderhjelm, La Vie de saint Quentin. En 1914-1918, la Société des anciens textes français fait paraître Le Roman de Fauvel de Gervais du Bus dont Arthur Långfors a fait une édition critique accompagnée d'une importante introduction. En 1916, une longue et minutieuse notice sur le manuscrit français 12483 de la Bibliothèque nationale suscite de nombreux comptes rendus élogieux. L'année suivante paraît un répertoire qui rassemble Les incipit des poèmes français antérieurs au XVIe siècle. Il a été établi à l'aide de notes de Paul Meyer et relève pour chaque œuvre les manuscrits où elle est conservée et les éditions existantes. Cet ouvrage est resté pendant longtemps un instrument indispensable pour les médiévistes.

De l'époque où Arthur Långfors séjourne à Paris datent entre autres les éditions suivantes : Chansons satiriques et bachiques du XIIe siècle (en collaboration avec Alfred Jeanroy) en 1921, Le Mariage des sept Arts de Jean le Teinturier, en 1923, Le Bestiaire d Amour de Richard de Fournival, en 1924 et, dans le domaine provençal, Les chansons de Guilhem de Cabestanh, aussi en 1924.

En 1926, deux énormes volumes du Recueil général des jeux-partis français sont publiés, avec le concours d'Alfred Jeanroy et de Louis Brandin, par la Société des anciens textes français. Depuis cette même année, Arthur Långfors dirige les Neuphilologische Mitteilungen et écrit la première de sept séries de Mélanges de poésie lyrique française qui paraîtront dans la Romania. En 1927, il collabore avec Edward Järnström au deuxième volume du Recueil des chansons pieuses du XIIIe siècle. L'année suivante, l'Histoire de l'abbaye de Fécamp en vers français du XIIIe siècle est publiée. En 1937, un important volume contenant des Miracles de Gautier de Coinci extraits du manuscrit de l'Ermitage est dédié à Mario Roques. Dans un discours de 1939, dédié à la mémoire de Joseph Bédier, Arthur Långfors évoque les principes d'édition. Pour lui les deux systèmes (celui de Lachmann et celui de Bédier) se complètent, les deux laissent place au goût et à l'intelligence de l'éditeur.

En 1942, l'Académie des sciences de Finlande publie des Commentationes philologicae in honorem Arthur Långfors avec une bibliographie. Arthur Långfors continuera jusqu'en 1952 à produire des éditions de poèmes anciens, une étude sur la formation des chansons de geste, des notices sur des manuscrits, des commentaires sur un texte de Rutebeuf.

Il est élu membre étranger de la section philologique de l'Académie royale de langue et de littérature françaises le 8 novembre 1952. Il est reçu le 9 mai 1953, en même temps que dom Hilaire Duesberg. Il occupera le siège du philologue suédois Emanuel Walberg, dont il fait l'éloge dans son discours de réception. Il était depuis 1920 membre de l'Académie des sciences et des lettres de Finlande, depuis 1928 membre correspondant, puis associé étranger de l'Académie des inscriptions et belles-lettres à Paris, membre correspondant de l'Accademia di Udine et de la Mediaeval Academy of America.

Långfors est décédé à Helsinki le 10 octobre 1959, après une longue et cruelle maladie. Toute son œuvre, les publications de grande envergure aussi bien que les moindres observations critiques, porte l'empreinte d'un profond savoir philologique et d'une méthode rigoureuse. Il n'a pas manqué de faire école en Finlande. Ses collègues ont reconnu ses qualités : il fut président de la Société néophilologique de Helsinki, à trois reprises président de la Société des anciens textes français, lauréat de l'Institut de France. Il s'est vu décerner le titre de docteur honoris causa par les Universités de Paris, d'Oslo et de Glasgow.

– Reine Mantou



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