Académie Royale de Langue et de Littérature Françaises de Belgique
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Mario Roques

Mario Roques / Photo © Sutio Harcourt, Ministère de la Culture, France Membre étranger littéraire du 12 octobre 1946 au 8 mars 1961.
Prédécesseur : Giulio Bertoni
Successeur : Robert-Léon Wagner
Fauteuil 31
BIOGRAPHIE

Mario Roques est né le 1er juillet 1875 à Callao, au Pérou, d'un père attaché au service diplomatique français. Il arrive très tôt à Paris, où il est élève de l'École normale supérieure de 1894 à 1897, de l'École pratique des hautes études de 1894 à 1903 et de l'École des langues orientales vivantes de 1897 à 1900. Attiré par la plus orientale des langues romanes, il fait un long séjour en Roumanie. Dès 1901, il est chargé de conférences de grammaire historique de la langue française à l'École normale supérieure. La même année, il est chargé de la conférence de latin vulgaire à l'École pratique des hautes études, où il sera successivement maître de conférences, directeur adjoint, puis directeur d'études (en 1903) et président de la Section des sciences historiques et philologiques (en 1937). En 1907, il devient professeur de langue roumaine à l'École des langues orientales vivantes et, cinq ans plus tard, il est chargé de la direction de l'Institut de philologie roumaine de la Faculté des lettres. En 1919, il enseigne aussi la langue albanaise à l'École des langues orientales vivantes, dont il sera plus tard administrateur. En 1937, il est professeur au Collège de France. En 1944, il devient membre du conseil d'administration du Centre national de la recherche scientifique, en 1946 du Centre universitaire méditerranéen et de l'Institut d'études politiques.

Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé dans une unité combattante; il reçoit la Croix de guerre en 1918. Pendant la seconde guerre mondiale, il fait partie de la Résistance et, en 1944, il est membre du Comité parisien de libération.

Pour Mario Roques, élève de Gaston Paris, la philologie est d'abord l'étude critique des faits; la vérité scientifique n'est pas à chercher dans les synthèses, mais dans le détail modeste, rigoureusement observé. C'est pourquoi il est impossible de citer la liste complète de ses publications. Elle dépasse les deux cents titres. Ses études portent sur des problèmes, tant littéraires que linguistiques, posés par des textes allant des Serments de Strasbourg à Guillaume Apollinaire. En dehors du domaine français, Mario Roques s'est occupé, occasionnellement, de latin vulgaire, d'ancien provençal, de roumain, d'albanais et même de certains parlers slaves du Sud.

Dès 1903, Mario Roques est intéressé par la géographie linguistique. En 1912, il collabore avec Jules Gilliéron à un volume sur ce sujet. Ses recherches sur le roumain débutent en 1907. Suivra une édition importante de la Palia d'Orastie (1587-1582), une traduction roumaine de la Genèse accompagnée du texte hongrois dont elle dérive. Dès 1909, il s'oriente vers l'étude du vocabulaire français. Il fait des notes sur des termes difficiles et des expressions obscures. Il analyse les conditions qui justifient un emploi nouveau, il examine des cas où un emprunt ou un néologisme s'imposent. En 1936 et en 1938, il donne les deux premiers volumes d'un Recueil général des lexiques français du Moyen Âge. En 1937, il présente au Collège de France son projet d'Inventaire général de la langue française.

II mène de front des recherches d'histoire littéraire. Il se tourne d'abord vers des textes du Moyen Âge (Fierabras, Le jeu de la feuillée, Le Roman de Perceval, Le Testament de Villon), ensuite vers des auteurs tels que La Fontaine, Corneille, Balzac. Certains articles seront réunis dans un volume d'Études de littérature française (1949).

En 1910, il fonde l'excellente petite collection des Classiques français du Moyen Âge, pour laquelle il fait appel aux éditeurs les plus qualifiés. Lui-même éditera Le Garçon de l'aveugle (2e édition 1921), Le Roman du comte d'Anjou de Jehan Maillart (1931), Aucassin et Nicolette (2e édition 1936), Le Roman de Renart (1948, 1951, 1955, 1958, 1960, 1963), les romans de Chrétien de Troyes : I Érec et Enide (1952), III Le Chevalier à la charrette (1958), IV Le Chevalier au lion (Yvain) (1960), Roland à Saragosse, poème méridional du XIVe siècle (1956). Mario Roques éditera d'autres textes dans la collection des Textes littéraires français : L'Estoire de Griseldis en rimes et par personnages en 1957 et, en collaboration avec Eugénie Droz, La Farce du pauvre Jouhan en 1959.

En 1912, il prend la direction de la Romania. Au cours de longues années, il s'astreindra à l'énorme tâche d'accueillir les meilleures recherches nouvelles sur la linguistique romane et l'histoire littéraire du Moyen Âge et de faire la critique des travaux récents. Il publie aussi de nombreux articles dans la revue.

Dès 1929 il dirige la Société des anciens textes français et, en 1936, il devient membre de la commission de l' Histoire littéraire de la France. Il contribuera aux tomes XXXVII, XXXVIII et XXXIX.

Mario Roques, élu membre étranger au titre philologique à l'Académie de langue et de littérature françaises le 12 octobre 1946, est reçu le 24 avril 1948 par Gustave Charlier. Dans son discours de réception il fait l'éloge de Ferdinand Brunot, dont il occupe le siège. Mario Roques était membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres depuis 1933.

En 1950, ses amis, ses collègues et ses anciens élèves de France et de l'étranger lui offrent des Mélanges qui comptent quatre tomes. Cette année-là, il publie deux comédies de Corneille d'après les premières éditions.

Mario Roques meurt à Paris le 8 mars 1961, sans avoir pu mener à bien tous les projets que son insatiable activité avait mis en chantier. Il a parcouru une brillante carrière universitaire, vouée à l'enseignement et à l'organisation d'études et de travaux.

– Reine Mantou



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